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Prescription de psychotropes chez les enfants : un constat préoccupant

Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a récemment publié un rapport alarmant sur l’augmentation de la consommation de médicaments psychotropes chez les enfants en France. Selon ce dernier, les prescriptions de ces médicaments sont devenues beaucoup trop nombreuses, parfois à des doses élevées, et touchent désormais 5 % de la population pédiatrique française, soit un enfant sur 20.

En effet, la consommation chez les jeunes a augmenté de manière significative en France. Les données de l’Assurance maladie montrent une augmentation de 179 % pour les antidépresseurs et le normothymiques, de 148 % pour les psychostimulants, de 114 % pour les antipsychotiques et de 35 % pour les hypnotiques et les anxiolytiques entre 2010 et 2021. 

Un phénomène de plus en plus répandu 

Selon le HCFEA, « ce phénomène de sur-médication ne concerne pas des cas isolés mais bien des dizaines de milliers d’enfants. Ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevées) avec ceux observés au niveau de la population générale »

Face à cette situation, le rapport du HCFEA se pose plusieurs questions : les jeunes Français sont-ils particulièrement sujets à la dépression ? Ou bien y a-t-il une défaillance du système de soins, qui tendrait à prescrire trop facilement ces médicaments ?

Pourquoi une telle augmentation ?

Le rapport pointe du doigt deux facteurs qui pourraient expliquer cette tendance. D’une part, les troubles dépressifs augmentent clairement chez les plus jeunes. Les confinements à répétition ont également eu des conséquences désastreuses, avec par exemple une augmentation de 299 % du nombre d’admissions des moins de 15 ans à l’hôpital Robert Debré pour tentative de suicide, entre juillet – août 2019 et mars – avril 2021. D’autre part, le manque de moyens des structures médicales, avec une augmentation de seulement 14 % entre 2008 et 2018, et la forte diminution du nombre de pédopsychiatres en activité, qui sont pour la plupart partis à la retraite, sont également en cause. 

Une attente parfois interminable 

« Faute d’un suivi immédiat en raison du manque de moyens, des situations bénignes de harcèlement ou de légers troubles vont dégénérer en dépressions graves », souligne Amandine Buffière, pédopsychiatre et présidente de la fédération des CMPP (centres médico-psycho-pédagogique), qui alerte également sur le manque de prise en charge et une attente pouvant aller jusqu’à 1 an et demi voir 2 ans pour certains patients. 

Il est impératif d’agir rapidement pour améliorer la prise en charge des enfants souffrant de troubles psychologiques, en offrant un suivi précoce et en renforçant les moyens des structures médicales. Il est également important de sensibiliser les professionnels de santé et le grand public à l’importance de prévenir et de traiter ces troubles sans avoir recours à des médicaments psychotropes de manière trop systématique. Enfin, il convient de continuer à mener des recherches pour mieux comprendre les causes des troubles psychologiques chez les enfants et pour trouver des solutions plus adaptées à leurs besoins.

Article le Figaro
Article Santé Mentale.fr

Vaccin anti-HPV : Une campagne pour les jeunes

La France a pris une mesure importante pour prévenir le cancer du col de l’utérus en lançant une campagne de vaccination gratuite contre le papillomavirus humain (HPV) pour tous les élèves de cinquième, filles et garçons, dès la rentrée prochaine. Le vaccin n’est pas obligatoire, mais les parents peuvent prendre la décision de vacciner leur enfant.

Qu’est-ce que le HPV ? 

Le cancer du col de l’utérus est un cancer qui provoque plus de 1 000 décès en France chaque année. Le HPV est responsable de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus et de 6 000 nouveaux cas de cancers chaque année. Ces cancers peuvent également toucher d’autres parties du corps, telles que l’anus, la sphère ORL, la vulve, le vagin et le pénis. La vaccination est un moyen simple et efficace de se protéger contre le HPV.

L’efficacité de la vaccination.

Le Président de la République a déclaré que la vaccination est l’un des moyens de prévention les plus efficaces et que le vaccin anti-HPV a déjà fait ses preuves. Grâce à ces injections, certains pays, comme l’Australie, sont en voie de vaincre ces cancers. En effet, le taux de personnes infectées par les HPV à l’origine des cancers du col de l’utérus en Australie est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. 
Le pays pourrait l’éradiquer d’ici 15 ans. 

La vaccination est recommandée entre 11 et 14 ans avec un schéma à deux doses de vaccin (six mois entre les deux doses). À cet âge, le vaccin est alors plus efficace, avec une protection proche de 100 %. Elle est également possible pour les jeunes plus âgés, entre 15 et 19 ans révolus, avec l’injection de trois doses. Le chef de l’État a promis un « accès facilité et moins coûteux à la vaccination » pour les jeunes qui sont trop âgés pour bénéficier de la campagne de vaccination en cinquième. Le vaccin pourra désormais leur être administré, non seulement par le médecin traitant, mais également par les pharmaciens, les sage-femmes et les infirmières, et le reste à charge sera réduit.

La France n’a pas atteint ses objectifs.

La France est très en retard en matière de couverture vaccinale contre le HPV. Actuellement, seulement 37 % des filles et 9 % des garçons sont vaccinés. La couverture vaccinale est bie en dessous des objectifs du plan cancer 2014-2019 qui fixait l’objectif de couverture à 60 %, ou du dernier plan cancer (2021-2030) qui vise une couverture de 80 % en 2030.

La France a donc décidé de prendre des mesures pour rattraper ce retard. La campagne de vaccination gratuite pour tous les élèves de cinquième est une étape importante dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus et les autres cancers liés au HPV. 

Pour plus d’information sur cet article
Les infections à Papillomavirus humains (HPV)