Autisme en France : une prise en charge insuffisante

La Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme a lieu tous les 2 avril. L’occasion de mettre en lumière les troubles du spectre de l’autisme (TSA) qui toucheraient en France environ 100 000 personnes de moins de 20 ans et près de 600 000 adultes selon la Haute Autorité de Santé.

La couleur bleue n’est pas choisie au hasard pour symboliser l’autisme. C’est une couleur qui apporte du calme et du réconfort, deux qualités dont les personnes avec autisme ont besoin pour être le plus en sérénité et en confiance. Par ailleurs, « cette couleur symbolise le rêve et la vie, parce qu’elle est douce et apaisante, et semble appréciée des personnes autistes qui connaissent souvent des troubles sensoriels », précise le Gouvernement sur son site internet.

Cette journée souligne que, bien que la connaissance du trouble ait progressé, l’accès au diagnostic et aux interventions précoces reste difficile pour les familles. La prise en charge des adultes autistes est également insuffisante. En France, il est estimé qu’environ un million de personnes ont un trouble du spectre de l’autisme, un chiffre qui démontre que c’est un trouble fréquent.

Les obstacles persistants pour les familles.

Depuis les dernières années, plusieurs plans ont été mis en place pour améliorer la situation des personnes autistes. Cependant, ces avancées sont encore insuffisantes pour répondre aux besoins. Bien que les médias en parlent davantage et que chaque région dispose d’un « centre ressource autisme » pour les diagnostics, l’accès à ces derniers peut prendre de longs mois, voire jusqu’à un ou deux ans. De plus, les familles doivent ensuite faire face à de nombreuses difficultés pour obtenir des interventions précoces, des places en établissements médico-sociaux ou pour que leurs enfants soient scolarisés.

Des difficultés pour les personnes autistes de vivre en milieu ordinaire.

Même si la Haute Autorité de Santé recommande les interventions précoces, elles ne sont pas disponibles pour tous les enfants autistes. Certains enfants ne sont pas scolarisés ou ne le sont que très peu, obligeant souvent un de leurs parents à cesser son activité professionnelle pour les accompagner. De plus, les listes d’attente pour accéder à des interventions éducatives complémentaires peuvent être de plusieurs années. Pour les adultes autistes, l’accès au travail reste difficile, en milieu protégé ou ordinaire, et les places en établissement sont très limitées. Les services de soutien pour vivre en milieu ordinaire font également défaut.

La méconnaissance du trouble reste un problème dans de nombreux domaines, tels que l’aide sociale à l’enfance, la police et la justice, ce qui peut entraîner des erreurs aux conséquences dramatiques pour ces personnes.

Bien que le bilan soit positif, il reste encore des objectifs de sensibilisation à atteindre, ce qui implique la nécessité de poursuivre les efforts dans ce domaine.

Article sur santémentale.fr
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Prescription de psychotropes chez les enfants : un constat préoccupant

Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a récemment publié un rapport alarmant sur l’augmentation de la consommation de médicaments psychotropes chez les enfants en France. Selon ce dernier, les prescriptions de ces médicaments sont devenues beaucoup trop nombreuses, parfois à des doses élevées, et touchent désormais 5 % de la population pédiatrique française, soit un enfant sur 20.

En effet, la consommation chez les jeunes a augmenté de manière significative en France. Les données de l’Assurance maladie montrent une augmentation de 179 % pour les antidépresseurs et le normothymiques, de 148 % pour les psychostimulants, de 114 % pour les antipsychotiques et de 35 % pour les hypnotiques et les anxiolytiques entre 2010 et 2021. 

Un phénomène de plus en plus répandu 

Selon le HCFEA, « ce phénomène de sur-médication ne concerne pas des cas isolés mais bien des dizaines de milliers d’enfants. Ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevées) avec ceux observés au niveau de la population générale »

Face à cette situation, le rapport du HCFEA se pose plusieurs questions : les jeunes Français sont-ils particulièrement sujets à la dépression ? Ou bien y a-t-il une défaillance du système de soins, qui tendrait à prescrire trop facilement ces médicaments ?

Pourquoi une telle augmentation ?

Le rapport pointe du doigt deux facteurs qui pourraient expliquer cette tendance. D’une part, les troubles dépressifs augmentent clairement chez les plus jeunes. Les confinements à répétition ont également eu des conséquences désastreuses, avec par exemple une augmentation de 299 % du nombre d’admissions des moins de 15 ans à l’hôpital Robert Debré pour tentative de suicide, entre juillet – août 2019 et mars – avril 2021. D’autre part, le manque de moyens des structures médicales, avec une augmentation de seulement 14 % entre 2008 et 2018, et la forte diminution du nombre de pédopsychiatres en activité, qui sont pour la plupart partis à la retraite, sont également en cause. 

Une attente parfois interminable 

« Faute d’un suivi immédiat en raison du manque de moyens, des situations bénignes de harcèlement ou de légers troubles vont dégénérer en dépressions graves », souligne Amandine Buffière, pédopsychiatre et présidente de la fédération des CMPP (centres médico-psycho-pédagogique), qui alerte également sur le manque de prise en charge et une attente pouvant aller jusqu’à 1 an et demi voir 2 ans pour certains patients. 

Il est impératif d’agir rapidement pour améliorer la prise en charge des enfants souffrant de troubles psychologiques, en offrant un suivi précoce et en renforçant les moyens des structures médicales. Il est également important de sensibiliser les professionnels de santé et le grand public à l’importance de prévenir et de traiter ces troubles sans avoir recours à des médicaments psychotropes de manière trop systématique. Enfin, il convient de continuer à mener des recherches pour mieux comprendre les causes des troubles psychologiques chez les enfants et pour trouver des solutions plus adaptées à leurs besoins.

Article le Figaro
Article Santé Mentale.fr

Vaccin anti-HPV : Une campagne pour les jeunes

La France a pris une mesure importante pour prévenir le cancer du col de l’utérus en lançant une campagne de vaccination gratuite contre le papillomavirus humain (HPV) pour tous les élèves de cinquième, filles et garçons, dès la rentrée prochaine. Le vaccin n’est pas obligatoire, mais les parents peuvent prendre la décision de vacciner leur enfant.

Qu’est-ce que le HPV ? 

Le cancer du col de l’utérus est un cancer qui provoque plus de 1 000 décès en France chaque année. Le HPV est responsable de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus et de 6 000 nouveaux cas de cancers chaque année. Ces cancers peuvent également toucher d’autres parties du corps, telles que l’anus, la sphère ORL, la vulve, le vagin et le pénis. La vaccination est un moyen simple et efficace de se protéger contre le HPV.

L’efficacité de la vaccination.

Le Président de la République a déclaré que la vaccination est l’un des moyens de prévention les plus efficaces et que le vaccin anti-HPV a déjà fait ses preuves. Grâce à ces injections, certains pays, comme l’Australie, sont en voie de vaincre ces cancers. En effet, le taux de personnes infectées par les HPV à l’origine des cancers du col de l’utérus en Australie est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. 
Le pays pourrait l’éradiquer d’ici 15 ans. 

La vaccination est recommandée entre 11 et 14 ans avec un schéma à deux doses de vaccin (six mois entre les deux doses). À cet âge, le vaccin est alors plus efficace, avec une protection proche de 100 %. Elle est également possible pour les jeunes plus âgés, entre 15 et 19 ans révolus, avec l’injection de trois doses. Le chef de l’État a promis un « accès facilité et moins coûteux à la vaccination » pour les jeunes qui sont trop âgés pour bénéficier de la campagne de vaccination en cinquième. Le vaccin pourra désormais leur être administré, non seulement par le médecin traitant, mais également par les pharmaciens, les sage-femmes et les infirmières, et le reste à charge sera réduit.

La France n’a pas atteint ses objectifs.

La France est très en retard en matière de couverture vaccinale contre le HPV. Actuellement, seulement 37 % des filles et 9 % des garçons sont vaccinés. La couverture vaccinale est bie en dessous des objectifs du plan cancer 2014-2019 qui fixait l’objectif de couverture à 60 %, ou du dernier plan cancer (2021-2030) qui vise une couverture de 80 % en 2030.

La France a donc décidé de prendre des mesures pour rattraper ce retard. La campagne de vaccination gratuite pour tous les élèves de cinquième est une étape importante dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus et les autres cancers liés au HPV. 

Pour plus d’information sur cet article
Les infections à Papillomavirus humains (HPV)


Victimes de violences conjugales : Aide universelle d’urgence

Les violences conjugales sont malheureusement encore une réalité pour de nombreuses personnes en France. Les violences conjugales touchent de nombreuses personnes, en particulier les femmes au foyer avec enfants qui sont souvent dépendantes financièrement de leur conjoint violent. Face à ce fléau, le gouvernement a récemment annoncé la mise en place d’une aide d’urgence destinée à aider les victimes de ces violences. En 2022, 104 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. 

Soutenir les victimes financièrement pour se reconstruire.

Le gouvernement a alors promulgué la LOI n° 2023-140 du 28 février 2023 créant une aide universelle d’urgence pour les personnes touchées par ces agressions. Elle vise à soutenir ces victimes en leur offrant les conditions financières nécessaires pour se mettre à l’abri et prendre un nouveau départ.

Initialement, la loi prévoyait que les victimes pourraient demander un prêt d’urgence sans intérêt aux caisses d’allocations familiales (CAF). Cependant, le dispositif a été enrichi pour mieux prendre en compte leurs besoins.

Ainsi, elle permet désormais de l’octroyer aux victimes de violences commises par le conjoint, le partenaire pacsé ou le concubin. Pour pouvoir y prétendre, la personne agressée doit justifier par une ordonnance de protection délivrée par le juge aux affaires familiales, un dépôt de plainte ou un signalement adressé au Procureur de la République.

Cette aide permettra aux victimes de se reconstruire financièrement, en leur offrant une assistance pour les dépenses essentielles telles que le logement, la nourriture, les soins de santé et les frais de garde d’enfants. Elle s’adaptera alors à la situation de chaque personne et prendra la forme d’un prêt sans intérêt ou d’un don (aide financière sans contrepartie)

L’aide perçue par les victimes 

Elle sera ajustée en fonction des besoins de la personne bénéficiaire mais sera tout de même limitée. Les victimes pourront également profiter de droits et d’aides supplémentaires liés à l’allocation du revenu de solidarité active (RSA) pendant une période de six mois, notamment l’accès à la complémentaire santé solidaire (C2S) et un accompagnement social et professionnel.

Le remboursement du prêt d’urgence pourra être mis à la charge du conjoint, partenaire ou concubin violent, dans la limite de 5 000 euros. Si cette personne ne peut pas rembourser, la personne demandeuse pourra bénéficier de remises et de réductions en fonction de sa situation.

Ce dispositif sera applicable d’ici fin 2023 maximum. Il est une mesure importante qui permettra de soutenir les victimes de violences conjugales. Il s’ajoute aux mesures déjà mises en place pour lutter contre ce fléau, telles que la création de centres d’accueil pour les femmes victimes de violences et la mise en place d’un numéro d’urgence national (le 3919). Nous espérons que ces mesures permettront de faire reculer les violences conjugales en France, et d’aider les victimes à sortir de cette situation difficile.

Plus d’informations sur le site de vie publique.
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Prestation de Compensation du Handicap : de nouveaux critères d’éligibilité

Le décret n° 2022-570 du 19 avril 2022, a étendu les conditions d’admissibilité pour la Prestation de compensation du handicap (PCH) de manière à faciliter l’accès des personnes atteintes de surdicécité, d’altérations des fonctions mentales, psychiques ou cognitives, ainsi que des troubles neuro-développementaux. Le 25 janvier, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a publié un guide pour aider à la mise en place de ces changements.

Le décret entré en vigueur le 1er janvier 2023 élargit les critères d’éligibilité à la Prestation de compensation du handicap (PCH) et à la Prestation de compensation du handicap aide humaine(PCH-AH). Ce décret vise à renforcer la qualité de vie et le bien-être des personnes en situation de handicap en les aidant à mieux vivre dans leur propre domicile et à mieux s’intégrer dans la société, grâce à la création d’un « soutient à l’autonomie » en leur fournissant des aides techniques, des aménagements de leur domicile, etc.

Une aide financière qui bénéficie à un public plus large

La PCH est une indemnité destinée à compenser les conséquences budgétaires d’un handicap pour les personnes handicapées et leurs proches. La PCH-AH est également un soutien financier qui est destinée à compenser les coûts liés à l’emploi d’une aide humaine pour les personnes en situation de handicap qui en ont besoin pour accomplir les activités de la vie quotidienne.

Avec le nouveau décret, les critères d’éligibilité à la PCH et à la PCH-AH sont étendus pour inclure les personnes souffrant de déficiences mentales et psychiques qui rendent difficile l’accomplissement des activités de la vie quotidienne sans aide. Cela comprend les personnes atteintes de troubles du spectre autistique, de déficience intellectuelle, de troubles psychotiques, etc.

Plus d’information : Lien guide CNSA
Décret n2022-570 du 19 avril 2022

Source : Article Sanitaire-social.com, PCH : une éligibilité élargie et mieux définie