L’atelier mémoire : objectifs et enjeux

L’atelier mémoire s’inscrit dans le cadre d’actions d’amélioration de l’accompagnement et de la qualité de vie des personnes âgées, et en particulier de celles souffrant de la maladie d’Alzheimer. Il fait partie intégrante du projet de soin et du projet de vie individualisé des personnes prises en charge.

Le plan Alzheimer 2008-2012 réaffirme qu’en « soutenant les capacités restantes de la personne malade, en aménageant son environnement pour le rendre rassurant, en proposant des activités visant à maintenir une vie sociale, on peut améliorer significativement la qualité de vie de la personne et de son aidant. »

Les ateliers mémoire se présentent sous la forme d’ateliers en groupe restreint, d’une durée généralement inférieure à une heure et ayant lieu à un rythme régulier souvent hebdomadaire.

Ils s’adressent à des malades qui ne présentent pas de troubles majeurs du comportement et qui se trouvent aux stades léger (présentant des déficits légers et n’ayant besoin que de peu d’aide) à modéré ( les facultés cognitives et la mémoire continuent de se détériorer, une augmentation substantielle des soins est nécessaire) de la maladie d’Alzheimer.

Ils peuvent être animés par des psychologues ou des intervenants spécifiquement formés (infirmiers, aide-soignants…). Cliquez ici pour en savoir plus sur la formation à l’animation d’un atelier mémoire.

Les premiers programmes de stimulation cognitive, dont les ateliers mémoire, ont commencé à se développer dans les années 1980 dans le cadre de la prise en charge non médicamenteuse des troubles de la cognition associés à l’âge et/ou aux pathologies neuro-dégénératives. Auprès de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ils ont un triple objectif :

  • Préserver l’autonomie
  • Favoriser l’estime de soi
  • Favoriser les relations sociales

Préserver l’autonomie

La préservation de l’autonomie passe par le soutien des capacités résiduelles de la personne. Comme l’a écrit Lilia Dubois, si ces dispositifs ne prétendent pas «  rééduquer la mémoire » ils permettent néanmoins de « maintenir un temps l’état des capacités cognitives des personnes, tout en n’ayant aucune action curative sur les effets d’une maladie neurodégérative évolutive. »

La plasticité, définie dans l’ouvrage cité plus bas de Schenk, Leuba, Büla, comme « la capacité d’un système quelconque à s’adapter au changement par des modifications structurales et fonctionnelles » est le concept à l’origine des programmes de stimulation cognitive.

La plasticité cérébrale correspond à l’ensemble des moyens par lesquels le cerveau s’adapte aux changements afin de « maintenir la performance des réseaux de connexions et des fonctions mentales« . Elle se maintient durant toute la vie. Elle est donc cruciale dans la période de vieillissement cérébral qui commence à être significative à partir de la cinquantaine chez l’homme.

Or des recherches ont montré que l’intensité de l’activité cognitive (telle que la mémorisation, la perception, l’attention, le raisonnement, la résolution de problèmes…)  a un effet protecteur sur la maladie d’Alzheimer. C’est dans ce cadre théorique que l’hypothèse a été posée que « l’on a intérêt à stimuler son cerveau à tous les âges de la vie et que la sollicitation des capacités préservées et résiduelles chez les patients Alzheimer renforcerait les réseaux neuronaux peu ou pas atteints par la maladie et permettrait de ralentir la progression des déficits. »

Favoriser l’estime de soi

La personne démente a en tant qu’être humain des besoins fondamentaux et en particulier des besoins de reconnaissance et d’accomplissement. La participation à un atelier mémoire répond à ces besoins. Elle offre au malade un lieu d’expression libre, d’écoute et de reconnaissance en tant que personne mais également la possibilité de se fixer des objectifs, d’éviter des échecs, de relever des défis à travers les tâches proposées.

De plus, la mémoire constitue l’identité, elle inscrit les événements dans le temps et l’espace ; oublier, c’est perdre un peu de soi, ne plus se reconnaître, se retrouver. Dans la plainte mnésique qui se manifeste chez de nombreuses personnes âgées (plus de 50% des plus de 50 ans), s’exprime la peur de ne plus se souvenir, de perdre des éléments de sa propre histoire et de son identité.

C’est une demande d’aide. D’après Lilia Dubois, « La plainte peut aussi s’entendre comme une diminution de l’estime de soi et de la confiance que le sujet porte à sa mémoire. » Les ateliers mémoire, en prenant en compte de façon ludique cette plainte mnésique et en la faisant résonner dans la rencontre entre les membres du groupe favorisent l’estime de soi.

Favoriser les relations sociales

Au delà de l’aspect cognitif, il s’agit d’offrir aux personnes âgées démentes qui se sont souvent désengagées d’un processus de vie sociale, un espace ludique d’échanges, de paroles et de socialisation.

En conclusion, l’atelier mémoire est un outil thérapeutique qui tente d’apporter des éléments de réponse aux enjeux cognitifs, identitaires et sociaux posés par les troubles de la mémoire dans la maladie d’Alzheimer. Il doit être envisagé dès les premiers signes de la maladie et non comme c’est le cas trop souvent à des stades avancés de la maladie. C’est un outil efficace qui, associé à une prise en charge individuelle du malade, participe à l’amélioration de sa qualité de vie.

Ressources documentaires

  • www.plan-alzheimer.gouv.fr
  • lecerveau.mcgill.ca
  • www.francealzheimer.org
  • www.alzheimer.ca
  • Dubois Lilia, « L’atelier-mémoire en gérontologie : une médiation groupale », Le Journal des psychologues 2/ 2013 (n° 305) , p. 47-49
  • Goury-Meyer Emmanuelle, Ateliers mémoire : Fiches d’activité – évaluation –méthodologie, Octobre 2012, Editions Phalente
  • Schenk, Leuba, Bula, Du vieillissement cérébral à la maladie d’Alzheimer, Collection Neurosciences & Cognitions, De Boeck Université, 2004

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